AS n°236 – Avril 2021

Voici venu le temps des révoltes. Des jours et des lunes à regarder ces lieux aux paupières closes. Une profession s’unit en ses murs. Depuis quelques semaines, les théâtres s’ouvrent aux êtres rassemblés autour de la nécessité de l’art et de la culture dans un monde barricadé, retranché dans ses intérieurs. Travail, maison (quand il y en a), cet arrêt brutal nous laisse circonspects et nous oblige à réfléchir aux lendemains. La crise sanitaire n’en finit pas. Personne ne peut rien à cela et il ne s’agit pas d’ouvrir un débat à cet endroit. En revanche, il semble juste de se demander si, comme elle est inscrite dans le préambule de la constitution du 27 octobre 1946 aux côtés de l’instruction et de la formation professionnelle, la culture ne pourrait être considérée comme essentielle au développement des êtres. En ce sens, au même titre que les salons de coiffure, les salles de spectacle ne pourraient-elles pas accueillir femmes, hommes et enfants dans le respect des règles sanitaires en vigueur ? La culture est essentielle, le mot est bien écrit en toutes lettres dans ce préambule. Et ce n’était pas une mince victoire. Ce mot a présidé à la mise en place d’une politique culturelle où la culture était admise comme la “condition de notre civilisation” et où abris et édifices ont fleuri dans l’ensemble des villes et des campagnes françaises. Des abris et des édifices, les cathédrales du XXe siècle, le grand rêve du premier ministre des Affaires culturelles André Malraux a trouvé ses maîtres d’œuvre. Que reste-t-il de ce(s) rêve(s) ? Exit le couple que formait le Président de la République avec un homme ou une femme cultivé•e•s, proche des philosophes, des artistes et des poètes. Voici venu un autre temps. Difficile d’en parler sans s’embourber dans des lieux communs. Une chose est certaine, les murs sont là. Les salles existent. Tel est notre héritage. Serons-nous assez solides pour chasser un autre rêve ? En ces temps de disette où les spectacles se donnent à huis-clos et où les chantiers ont été frappés d’un coup d’arrêt, vous pourrez lire l’acte II d’une vue perspective sur le métier de scénographe d’équipement ; un regard sur la création sonore de François Vatin dans le spectacle Hamlet mis en scène par Gérard Watkins ; une exposition monographique consacrée à Yánnis Kókkos au Centre national du costume de scène ; un portrait du réalisateur son Loîc Le Roux, qui marque le début d’une collaboration avec le site silencesplateaux.fr. Puis, vous retrouverez une archive exhumée du numéro 5 : une tentative de classement des techniques de mobilité avant une rencontre avec Lauranne Germond, directrice de l’association COAL.

Alors, en attendant la fin de l’entracte, bonne lecture.

Géraldine Mercier, rédactrice en chef

Sommaire du n°236

En couverture : Façade du Théâtre de la Croix-Rousse – Photo © Isha Bietry

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