Entretien avec Daniel Urrutiaguer
La période n’est pas rose. Entre les coupes budgétaires et la montée d’un discours populiste anti-intellectuel et anti-artiste, l’étau se resserre sur le milieu du spectacle vivant et de la Culture en général. Point d’étape sur la situation, ses héritages politiques et la place de la technique avec Daniel Urrutiaguer, Professeur en économie et esthétique du théâtre à l’Université Sorbonne Nouvelle.

Quelles sont les grandes lignes de force des politiques culturelles françaises depuis la création du ministère des Affaires culturelles en 1959 ?
Daniel Urrutiaguer : Avant 1959, deux tentatives de création d’un ministère dédié aux affaires culturelles ont échoué, l’une en 1881 et l’autre en 1947. Par conséquent, l’un des enjeux pour André Malraux lorsqu’il arrive à la tête de ce nouveau Ministère est d’en assurer la légitimité et la durabilité. Le projet de démocratisation culturelle présenté dans le décret constitutif articule un soutien à l’excellence artistique (aujourd’hui nous