Sous le chapiteau, l’Enfer
Léviathan était un des spectacles les plus violents de cette 78e édition du Festival d’Avignon à la programmation très variée et surtout politique. Lorraine de Sagazan met en scène le dysfonctionnement de la justice et sa violence dans une scénographie d’Anouk Maugein dont la plasticité renforce la théâtralité. Loin d’un théâtre documentaire, les images puissantes, qui tendent de l’onirisme au fantastique, dénoncent une violence sociétale.
Qui est le monstre ?
Le Léviathan est une figure mythologique et biblique qui a généré de nombreuses interprétations. Il est symboliquement un monstre à l’allure d’un dragon et, au Moyen Âge, c’est l’un des démons de l’Enfer. Il est surtout connu grâce à Thomas Hobbe et son ouvrage rédigé au XVIIe siècle où le Léviathan représente la puissance de l’État et sa transformation. Comme l’explique Lorraine de Sagazan, la pièce Léviathan “convoque cette figure du monstre afin d’interroger la violence inhérente à l’idée de justice ainsi qu’à celle de réparation”. Après La Vie invisible et Un sacre, Léviathan fait partie de ce cycle de trois pièces fondé à partir d’un protocole de rencontres où la fiction répond au réel de manière performative. Cette