Anne Muxel

“L’engagement sur le long terme n’est plus prisé de la jeunesse”

Anne Muxel est sociologue, directrice de recherche CNRS au Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po. Son travail se concentre sur le rapport des jeunes à la politique, l’étude des formes de politisation chez les nouvelles générations et, d’une façon plus large, sur l’analyse des nouveaux usages démocratiques dans la société contemporaine. Entretien. Vous avez beaucoup travaillé sur la jeunesse française. Qu’est-ce qui, pour vous, sociologue, caractérise le fait d’être jeune aujourd’hui ? Anne Muxel : La jeunesse est un temps qui s’est formidablement rallongé. Les bornes d’âges qui la délimitent sont plutôt mal définies. De nombreux jeunes adultes sont autonomes dans leurs vies personnelles mais ne sont pas autonomes financièrement car le moment de l’entrée sur le marché du travail est retardé par rapport à des époques antérieures. En réalité, la jeunesse, c’est aujourd'hui ce temps de la vie durant lequel on est de plus en plus autonome dans les affaires privées, donc en matière de sexualité, de mobilité, ou d’expériences avec les amis. Mais où, dans un même temps, on est confronté à un recul de l’accès à l’autonomie économique ou résidentielle. Autonomie qui permet en

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