En breton, “avel kornog” est ce souffle venu de l’ouest qui façonne les côtes et les esprits, et Matmatah en est l’écho électrique depuis plus de trente ans. Loin de s’essouffler, ce gwalarn du rock venu de Brest a balayé ce géant de verre et d’acier qu’est l’Accor Arena. Au premier accord d’“Il fait beau sur la France”, le samedi 11 octobre, la salle complète s’est levée d’un seul mouvement, emportée par l’énergie du groupe brestois.

À la création lumière, Jean-Marie “Jim” Guillerm, qui accompagne la formation depuis 2017. En collaboration avec Vincent Haffemayer, il a conçu un design parfaitement équilibré entre vidéo et lumière : “Nous voulions marquer les trente ans du groupe sans tomber dans le clinquant. Deux demandes simples : intégrer un écran vidéo et rester dans l’esprit d’un concert rock pur, sans gadgets, sans SFX ni bracelets lumineux”. Objectif tenu. Le design joue sur les textures “lumières” qui dialoguent avec la musique et les images. Trois heures de show, vingt-cinq titres et une succession de tableaux visuels qui alternent grands balayages couleurs et faisceaux serrés, sans jamais rompre le rythme.

Chauvet Professional : construire l’ossature
Pour donner vie à cette scénographie, le design est construit notamment sur les COLORado PXL Curve 12 et les Color STRIKE M de Chauvet Professional, fournis par Dushow. Les PXL Curve ont servi à tout : contre-jours, effets de vagues grâce aux sources LED indépendantes, bains de pied discrets, aplats de couleurs avec le zoom ouvert au maximum, ainsi qu’au pied du mur vidéo ajouré. “Ce sont des projecteurs très réactifs, cela va aussi vite que nécessaire”, note Jim. Disposés tout autour du proscenium, ils permettent aussi bien de créer des ambiances dynamiques que des moments intimistes, “presque comme en répétitions”, ajoute-t-il.
La construction visuelle s’est déroulée en trois phases : écran éteint et souligné par 14 PXL Curve, images de captation live et médias abstraits créés spécialement pour la tournée par un graphiste sur Smode.
Les Color STRIKE M, installés tous les 2 m sur la zone scénique, avaient une mission claire : éclairer toute la salle pour les besoins des caméras. “Ils offrent une puissance et une ouverture idéales, sans point chaud ni effet pizza”, précise Jim, qui se félicite d’une collaboration fluide avec les équipes de Morgane Productions, Vincent Haffemayer ainsi que Thomas Floury à la console dédiée aux ajustements demandés par la réalisation.

ETC : introduire High End Systems sur les grandes scènes
Nouveau projecteur atypique du catalogue d’ETC, via sa gamme High End Systems, le Zeo a fait de l’œil à plus d’un éclairagiste depuis son lancement. Jean-Marie Guillerm est le premier à avoir sauté le pas sur une scène européenne de cette envergure. Lui qui suit le groupe depuis de nombreuses années a été gâté avec la production de ce show. “J’ai pu placer un superbe kit ! La production m’a suivi sur le projet, j’ai pu avoir tout ce que j’avais demandé.” Et pour couronner le tout, une semaine de résidence dans le studio de Dushow au nord de Paris lui a permis de prendre en main les projecteurs fournis par le prestataire français, ainsi que l’entièreté du système. Pour son kit, Jean-Marie avait repéré le Zeo sur les réseaux sociaux. Après une première utilisation remarquée aux USA sur le show de mi-temps d’un célèbre match de football américain, le projecteur avait ensuite circulé sur plusieurs concerts outre-Atlantique. “J’avais bien aimé son look et son faisceau unique, mais je voulais le voir ici.”

Vincent Haffemayer, qui était déjà en contact avec ETC – il a utilisé les SolaFrame 3000 sur la dernière tournée de Christophe Maé –, a contacté le fabricant pour Jean-Marie. “Il a demandé à ETC France si le produit était quelque part en parc, car j’aurais voulu en placer une trentaine, mais hélas le produit n’était pas encore disponible en Europe. Toutefois la filiale française s’est arrangée avec les autres filiales du groupe pour utiliser les modèles de démo disponibles sur le continent, afin de m’en fournir douze. J’en ai placé dix sur le plan de feux et j’en avais donc deux en spare.”
Jean-Marie, qui avait d’abord travaillé son design sur Depence, voulait voir le rendu du projecteur en vrai. ETC France a répondu à l’appel. “Depence est un superbe outil, très précis pour créer son plan de feux” et visualiser ses effets. Cependant, “on ne peut pas non plus voir toutes les subtilités des projecteurs, surtout d’un tel OVNI comme le Zeo. De plus, comme je comptais l’utiliser derrière l’écran LED, il fallait vraiment que je le teste. ETC m’en a prêté un pour faire mes essais, c’était top”.

Le Zeo : une signature visuelle à part entière
Ces dix projecteurs ont eu une place centrale dans le kit. Jean-Marie a adoré les macros intégrées aux projecteurs, qui lui ont permis d’accéder aux effets qu’il voulait créer de manière très simple. Le projecteur se mêlait aux flux lumineux, pour les yeux du public comme pour ceux des caméras, afin d’apporter plus de profondeur et de lier l’ensemble du kit lumière à la vidéo, ou bien opérant parfois seul pour renforcer le contraste. Dans les deux cas, leur flux de 30 000 lumens a permis d’apporter énormément de dynamique au show. Aucun problème pour prendre le dessus sur l’écran LED quand c’était nécessaire. Le faisceau atypique du projecteur est du plus bel effet avec l’écran. Son look unique apportait une esthétique des plus agréables, se différenciant d’un simple spot ou wash à pixels – cet équilibre que seul un outil pensé autrement peut offrir. Un équilibre très bien trouvé par l’éclairagiste du groupe originaire de Brest.

Deux constructeurs, une même ambition
À Bercy, c’est une philosophie qui transparaît : celle d’ETC qui, depuis son acquisition de High End Systems en 2017, a promis de préserver et de développer l’ADN de cette marque iconique. Avec le Zeo mis en avant sur une scène de cette envergure, c’est cette promesse qui se concrétise. La marque High End Systems retrouve une place sur les grandes scènes live, soutenue par l’écosystème technique et commercial d’ETC, tandis que Chauvet Professional confirme son rôle de colonne vertébrale lumineuse avec les COLORado PXL Curve et les Color STRIKE M, et démontre une fois de plus son positionnement solide aux côtés des références du secteur.

Trois heures de show, vingt-cinq titres, et dans les visages éclairés à l’écran, la simple évidence : la joie d’un public embarqué dans un voyage musical de trente ans, porté par une lumière pensée comme un véritable partenaire de scène.






