La reprise au Théâtre Vidy-Lausanne de Bros, du 10 au 13 mai 2023, est l’occasion de vérifier l’énorme force de frappe de l’art théâtral de Roméo Castellucci. Il propose un dispositif au cadre conceptuel très maîtrisé, avec une dramaturgie certes énigmatique mais solide, cultivée, référencée, embrassant très précisément l’histoire de l’art ancien et moderne. Mais il va au-delà et propose au spectateur une expérience esthétique somptueuse et immersive, capable de métamorphoser son regard et de refonder son imagination. C’est ainsi que le spectateur fait son miel du fiel de Bros.

Beckett – Photo © Jean-Michel Blasco
Bros : police des ténèbres
Le dispositif absolument radical de Bros est celui d’une partition-donneuse d’ordres transmise à vingt-trois participants, pour la plupart non-professionnels, costumés en policiers et munis d’oreillettes. Rejoints par huit acteurs et régisseurs de la Compagnie, tous habillés du même costume de policier, ils constituent une troupe de théâtre inédite qui densifie la scène. Tout sera fabriqué à vue, dans une incessante monstration d’images où la troupe se constitue elle-même en décor vivant. Le rythme est soutenu, souvent fulgurant, il n’y a pas la place pour ce temps toujours ambigu de l’incarnation. Nous savons que les participants sont téléguidés mais nous n’entendons pas les ordres. Nous sommes à la fois pris avec eux dans une machine inexorable dont nous pressentons les règles, et dans le même temps toujours surpris par l’enchaînement des images, des tableaux, des figures. Le contraste est abyssal, entre les ordres enfouis dans les oreillettes des policiers (qui sont autant d’énoncés d’œuvres à faire) que nous devinons implacables et la libre interprétation qu’il nous faut construire de ce que nous voyons.

Pistolait – Photo © Luca del Pia
Gardiens de l’ordre et de l’art
Ce n’est pas la première fois que Roméo Castellucci utilise la figure du policier : elle apparaissait déjà dans Tragedia Endogonidia P.#04 Bruxelles et P.#06 Paris. Ce rappel iconographique, nourri par l’imaginaire du cinéma burlesque américain, est là pour invoquer la Loi qui “prépare et déclenche le dispositif du désastre”.(1) Dans Bros, la police est une armée au service de Castellucci pour déployer une sorte de théâtre permanent dans lequel il souffle le froid et le chaud. En incarnant d’un côté l’autorité, le contrôle, la surveillance et la répression, et en manipulant de l’autre des panneaux, objets et soies, pour construire tableaux vivants ou installations éphémères, les policiers de Bros sont tour à tour sinistres et comiques, fascistes et fragiles, gardiens de l’ordre et de l’art.
Les forces de l’ordre
Les machines noires et sonores en rotation sur trépieds, répliques d’un système de contrôle des espaces aériens anti-drones, installées en avant-scène dès l’entrée public, avaient donné le ton : c’est avec anxiété que nous découvrons la société policière de Bros envahir la scène, armée de clones, soudée comme des frères (Bro.ther.s). Tous réunis en peloton, divisés en patrouilles ou sous-divisés en équipages, les vingt-trois policiers dessinent une géométrie de guerre dans la cage de scène noire et nue : rangs, colonnes, intervalles, alignements, lignes et masses. Les ordres sont les ordres et ils doivent être exécutés. La violence se déchaîne mais dans un trouble vase clos : la police s’incarne victime, s’auto-torture et matraque contre elle-même. Outre le supplice du linge mouillé infligé à un policier les yeux bandés, maintenu allongé sur un banc par trois collègues, un quatrième lui versant des bidons d’eau sur le visage recouvert, le public de Bros assiste, médusé, au très long passage à tabac d’un policier que nous aurons vu se déshabiller méticuleusement devant nous (ses vêtements sont rangés dans un sac poubelle noir). En se relayant calmement, deux policiers assènent au corps nu de terrifiants coups de matraque. Avec le son énorme synchrone de Scott Gibbons,(2) chaque coup est une bombe. Le corps de la victime tombe et glisse dans un liquide semblant être constitué de ses propres humeurs. Il cherche à fuir en rampant mais on le ramène en le traînant par le pied. Sur les derniers coups du tabassage, des cris de nourrisson semblent s’échapper du corps nu à terre. “Évidemment, c’est une fausse matraque. Le son est épouvantable, mais ce n’est ‘pas croyable’ : c’est le tonnerre du ciel, cela n’existe pas dans la réalité de cette situation. Nous avons cassé le rapport cause/effet, l’image est cassée, il y a une fissure. Les pistolets sont des jouets mais, malgré le fait qu’il s’agisse d’une comédie, c’est épouvantable, noir, comme les uniformes. Derrière chaque uniforme, il y a un pouvoir inouï. Devant un homme en uniforme, on se sent coupable de quelque chose. C’est le pouvoir anthropologique de l’uniforme.” (3) Le nassage du public organisé au troisième quart du spectacle est en cela révélateur. Tous les acteurs de Bros franchissent pour la première et dernière fois le quatrième mur, source en soit d’inquiétude et de déstabilisation pour le public, décuplées par la descente de police qui l’encercle. Castellucci joue avec les codes et cérémonies policières : gestes officiels (garde à vous, repos, rangs rompus, …), gestes détournés (salut fasciste avec paume ouverte, bâtons phalliques dressés) ou inventés : une danse holistique, inspirée de l’arythmie de Gurdjieff,(4) parcourt les rangs des policiers alignés en carré devant une effigie en bois debout sur un grand socle et commandant aux policiers des gestes qu’ils doivent imiter, semblant relayer les ordres des oreillettes, dans la lignée de ces personnages mécaniques des spectacles de Castellucci qui font une série de choses simples(5) : bras (indépendants) qui se baissent et se lèvent, tête qui hoche de haut en bas et de bas en haut, bouche qui s’ouvre et se ferme. La figure de l’idole, la foule, la machine et l’univers de totalitarisme peuvent évoquer le Metropolis de Fritz Lang (1927) et son robot-androïde.

Matraques – Photo © Jean-Michel Blasco
Les forces de l’art
Même si Bros s’inspire des flics à moustache des années 70’ à New York, c’est aux Keystone Cops, vulgaires, hystériques et incompétents des films burlesques américains des années 20’ qu’il faut penser. Ce grand détournement de la police, inspiré du cinéma, est renforcé par le dispositif du spectacle : l’autorité de la figure du policier et le prestige de son uniforme sont constamment remis en question par l’amateurisme des participants. Les flics font rire : le spectateur conjure la peur de la police. À deux reprises dans le spectacle, les policiers appuient de concert sur la détente de leurs pistolets à pétards. Ils tirent d’abord en visant le public face à lui, puis plus tard vident leurs munitions en tirant vers le sol, tous alignés à cour perpendiculairement au nez-de-scène. Les pistolets déchargent jusqu’au tir à sec : nous entendons longuement les cliquetis des détentes et des percuteurs qui ne rencontrent plus d’amorces dans les barillets. Tous jettent leurs pistolets devant eux puis les ramassent. Retirent à sec, rejettent et reramassent. Cette poignante cérémonie de reddition est accompagnée à jardin par les battements d’un tambour et les mouvements d’un drapeau noir. Dans cette même idée de capitulation, Castellucci donne aux policiers l’ordre de lâcher leur bâton : le sol du théâtre est jonché de vingt-trois matraques abandonnées. Castellucci invente une nouvelle société, un nouvel ordre et de nouvelles règles : “Le policier, dont le devoir est de faire respecter la Loi, devient ici le vecteur d’une Loi qui se métamorphose régulièrement en farce”.(1) Dans Bros, il imagine un corps de police de fiction se soudant à travers des pratiques inspirées par l’art. La liste des tableaux vivants, tableaux de chasse, body painting, installations, happenings, event, body art, opérations performatives, (6) reenactment (reconstitution historique), One Minute Sculptures, (7) toutes les œuvres éphémères de Bros dont l’installation et la démise ont lieu sous nos yeux, tiennent de l’inventaire à la Prévert. Pendant une heure, les policiers transporteront, pour les présenter au public, neuf photos agrandies en noir et blanc, vestiges hétéroclites et fantomatiques de l’histoire de l’art : temple grec, portrait de Samuel Beckett, macaque, patte de canard, profil de jeune femme blonde bergmanienne, … brandiront et lâcheront des étendards en soie noire avec des devises en latin, poseront pour des photos de groupe figées dans l’éclair d’un flash-parapluie noir, se verseront du faux sang sur le visage puis remettront leur képi, ad infinitum, comme un monde qui se remplit et se vide continûment.

Photo © Luca del Pia
Bros possède son moment kantorien, avec une quinzaine d’actions simultanées dignes d’une fête des fous : lessivage d’un fusil dans une bassine, démembrement d’un mannequin blanc d’enfant coupé en deux dans la longueur, danse avec un marteau géant, coups de feu tirés dans un caisson, groupe de policiers recouvert d’un tulle noir avançant accroupis en pas de tortue, un flic assis à une table classant des images, anneau d’or brandi, cagoules, masque de Satan, … Le moment Kantor de Bros, avec toutes ces performances simultanées, c’est aussi l’acmé du “protocole des oreillettes” où est donnée la preuve de l’indépendance et de la singularité de chacune des pistes sonores données aux participants. Au service de l’art : comme si la scène devenait, à cet instant, un musée où les œuvres seraient performées par les gardiens eux-mêmes !
Liturgie
“L’exécution des ordres sera mon oblation, sera mon théâtre.” (8)
Comme toujours chez Castellucci, les pratiques de l’art flirtent avec les grands rites intercesseurs, de passage ou de confirmation d’appartenance. Bros est aussi une machine à fabriquer des rites, selon un ordre bien établi, dans une série d’étapes bien ancrées, minutieusement respectées. Comme dans une boucle, aux mutilations et tabassages succèdent les rédemptions et les expiations. Après les sacrifices simulés, les corps meurtris sont l’objet d’hommages, de soins, de résurrections : on lave le sang ou on recouvre un cadavre de lait.
Bourreaux, victimes, servants de liturgie : la police de Bros est partout. À la 45e minute du spectacle, deux lignes de policiers au garde à vous encadrent l’Orgue à brume, star scénographique du spectacle : neuf bouteilles de gaz (vides) laquées en noir vaporisent de l’eau par des buses cachées derrière chacune d’elle, raccordées en coulisses à un moteur-pompe et à un réservoir. Les jets de vapeur sont synchrones avec le son puisque le système hydraulique était connecté à un synthétiseur et à un clavier où chaque touche commandait un spray de brumisateur, pour faire des forte (plus de pression à l’eau) ou pianissimo (moins de pression), comme pour un vrai orgue, avec l’eau à la place de l’air. La composition et l’interprétation de Scott Gibbons ont été mémorisées et transformées en séquence numérique, pour que l’instrument fonctionne comme un piano mécanique. Le son de ce concert tient des cuivres wagnériens et de l’orgue d’Interstellar. L’orgue, sa présence et sa puissance sacralisent l’espace et transforment la scène en église noire. 50 litres d’eau sont pulvérisés par l’Orgue à brume, rejoignant les 150 litres déjà versés par des seaux et une lance à incendie dans une séquence précédente : au-delà de son mimétisme musical, l’orgue fonctionne aussi comme une fontaine baptismale. Il existe une obsession des fluides chez Castellucci : sang, lait mais aussi eau, comme l’encre de la cage de scène, qui semble recouvrir et/ou s’échapper de la peau du théâtre. Bros multiplie les fumigations (vapeurs, poudres, encens), les libations et lustrations, jusqu’à une hallucinante “épilepsie générale” sur le plateau inondé, baptême collectif par aspersion et immersion, où les vingt-trois policiers couchés sur le dos sont pris simultanément de convulsions. Nous entendons leurs matraques cogner le sol.

L’Idole – Photo © Luca del Pia
Le noir castelluccien
“Le noir est ma boule cristal : du noir seul, je vois la vie sortir.”(9)
Le noir castelluccien se déploie d’une façon sublime dans Bros. Nous y sommes : le théâtre est un “musée du noir”, un lieu pour expérimenter inlassablement les matières, les brillances, les matités du noir : costumes des policiers, reflet des képis, bombonnes laquées de l’orgue, étendards en soie noire, photos en noir et blanc, eau sur le tapis de sol noire comme le pétrole, … Humide ou laqué, la brillance du noir qui déchire la brume. En contrepoint, le rouge et le blanc (sang, lait, robe de communiant), la peau d’un homme nu. Un flic en costume noir sort d’un sac poubelle noir. Noir du mystère, de l’inconnu, du secret, de la clandestinité. Offices des Ténèbres : offices religieux qui se déroulaient les trois derniers jours de la Semaine sainte, d’abord la nuit, puis le soir, et au cours desquels on éteignait une à une toutes les lumières de l’église. Lumière très architecturée, très symétrique. Fine rampe LED froide au nez-de-scène. Une trentaine de projecteurs installés très haut pour des faisceaux très larges et pour ne pas marquer le sol. Des dalles LEDs Sky Panel blanc froid. Beaucoup de brume et de brouillard pour augmenter la diffusion. Le noir se retrouve même dans le programme de Bros distribué : feuille noire A2 imprimée recto verso avec des lettres blanches Perpetua,(10) pliée en quatre comme le livret d’une messe de funérailles. La scène tient de la grotte, du monde souterrain. Architecture noire et réverbération. Le lien profond entre le noir et le son. Beaucoup de haut-parleurs subwoofers. Bande-son régulière, comme la respiration des pierres. Sombre et humide comme dans une cave géante.
“J’exécuterai les ordres même dans l’obscurité la plus sombre.” (8)
Notes
(1) Roméo Castellucci, feuille de salle Bros, Théâtre Vidy-Lausanne
(2) Scott Gibbons est concepteur sonore, collaborateur régulier (et indispensable) de Roméo Castellucci
(3) Extrait d’une rencontre avec Roméo Castellucci animée par Arnaud Laporte à la MC93 le 7 janvier 2023
(4). Georges Gurdjieff (1866-1949), philosophe et compositeur, créateur de “chorégraphies thérapeutiques”
(5). Nous nous souvenons du visage marionnettisé de P.#04 Bruxelles qui apprenait les voyelles à un bébé, ou du spectateur mécanique assis qui se levait et battait des mains de Genesi
(6). La performativité est le fait pour un signe (énoncé, phrase, verbe) de réaliser lui-même ce qu’il énonce. On dit alors que le signe est performatif
(7). En 1997, apparaissent les One Minute Sculptures d’Erwin Wurm où des personnages se retrouvent dans des positions et des situations arrangées et souvent drôles, avec ou sans objets
(8) Extrait de l’“Index de comportement remis aux participants inavertis”, programme de Bros
(9). Henri Michaux, Peindre, 1938 et Passages, 1950
(10) Perpetua est une police d’écriture avec empattements dessinée par Eric Gill autour de 1925, inspirée de son travail de marbrier
Générique
- Conception et mise en scène : Roméo Castellucci
- Musique : Scott Gibbons
- Direction technique : Eugenio Resta
- Technicien de plateau : Andrei Benchea
- Technicien lumière : Andrea Sanson
- Technicien son : Claudio Tortorici
- Costumière : Chiara Venturini
- Sculptures de scène et automations : Plastikart Studio
- Réalisation costumes : Atelier Grazia Bagnaresi
Bros a été créé au LAC (Lugano Arte et Cultura) en Suisse en octobre 2021
Silvano Voltolina, assistant de Roméo Castellucci (propos recueillis le 7 juillet 2023)
Silviano Voltolina : Bros propose à des participants d’être sujets et objets d’une expérience quasi anthropologique, au cours de laquelle ils agiront sans comprendre ni se préparer. Pour chaque ville, il y a un appel public à des non professionnels, mais Bros accepte des acteurs. Celui de Bobigny par exemple a obtenu 600 réponses. Chaque candidat fournit une courte présentation de lui-même : photos visage et corps, et quelques mensurations. Après sélection, la costumière de Bros prépare des kits complets en fonction des renseignements fournis, en puisant dans une abondance d’uniformes pour des hommes mesurant entre 1,75 m et 1,95 m, et dont le poids oscille entre 60 et 140 kg. Elle peaufine la silhouette de vingt-trois policiers, auxquels s’ajouteront un maître-chien, deux acteurs et cinq techniciens, tous costumés en policier, qui accompliront les tâches délicates.
La “matrice”, partition de Bros, a été créée par Claudio Tortorici. C’est le continuum des pistes sonores, les ordres, structuré comme une composition musicale. Dans chaque MP3 avec oreillettes distribué aux policiers, il y a une piste sonore qui correspond à une série d’ordres. Chaque MP3 a un numéro. Dans le parcours de chacun, il y a une action marquante. Par exemple le numéro 7 est l’anneau d’or. Quatre personnes ont le visage ensanglanté : les numéros 9, 10, 13, 14, nous les appelons les “faces de sangue”, … Au début de Bros, lorsque tout le monde est regroupé, je montre avec un iPad une vidéo de compte à rebours de 10 à 0. Les policiers sortent leurs MP3, les allument en éclairant leurs visages. Lorsque je suis certain que tout le monde est prêt, je lance le compte à rebours : à 0, tout le monde appuie sur play. Le MP3 peut se casser lors d’une chute ou avoir pris l’eau. Celui qui n’a plus de MP3 imite ses camarades qu’il reconnaît faire partie des, grosso modo, six groupes principaux. Un bip annonce qu’il va y avoir un ordre, par exemple : “Lance le pistolet au sol, 50 cm devant toi”. Le protocole est : nous attendons la fin de la phrase de l’ordre pour l’exécuter. La voix dans le MP3 est calme mais soutenue quand le plateau est bruyant, comme lorsque nous parlons dans une tempête. Pendant les deux semaines de répétitions, il s’est agi de parfaire la partition des ordres. Dans les premières expérimentations, il n’y avait aucune préparation. “Prend le MP3 et fait ce qu’on te dit.” Nous assumions même que certains ne fassent rien du début à la fin. Puis l’idée fut de commander pas à pas, avec des ordres élaborés. Lorsque quelqu’un par exemple devait rester immobile et que cela s’agitait autour de lui, nous avions inséré des “Ne t’inquiète pas, c’est normal”. Cette prise en charge de ce qui peut se passer dans la tête d’un participant a été abandonnée. Jour après jour, nous renouvelions les participants pour tester inlassablement la “matrice”, sans créer d’habitudes. Le temps de préparation n’est pas un temps de répétition classique : 8 h de travail pour un spectacle d’une heure. Il y a des places fixées très clairement dans les différents tableaux. Après, il faut que ce soit l’intelligence collective de cette “société instantanée” qui fasse que les choses puissent s’imbriquer spontanément. À contre-courant de quelque chose de “dictatorial” dans un projet fait de concepts et d’idéalisme, j’accompagne les participants dans cette expérience et tente d’assurer l’exigence de quelque chose de précis et coordonné. Je suis garant de la sécurité aussi car être commandé par les oreillettes, c’est “aller à l’aveugle”. Les yeux sont certes ouverts mais l’écoute intérieure distrait, dans un milieu plutôt hostile, encombré et glissant.