Article rédigé en partenariat avec le Laboratoire Arts & Technologies de Stereolux
L’innovation s’est fait une place de choix au panthéon des mots valises du capitalisme. Les un·es et les autres s’approprient ce terme pour mieux l’arranger comme ils le veulent. Ainsi, toute société commerciale, emprise avec une prétendue modernité, revendique une innovation : dans ses produits ou services, jusqu’à son modèle organisationnel (citons par exemple l’innovation managériale désignant les évolutions du management en entreprise). De quoi cette hype est-elle le fruit ? Que cache ce concept fourre-tout ? Dans l’art comme dans l’économie, et si l’innovation était un écran de fumée ? Plusieurs pistes de réflexion sont proposées par des artistes…
Il est important de contextualiser le paradigme économique copieusement infusé depuis le XIXe siècle. Celui-ci repose sur une croissance continue, perpétuelle. L’innovation, étant en partie liée avec les évolutions scientifiques, techniques ou plus récemment avec les évolutions technologiques, devient alors la pierre angulaire de la productivité et donc de la croissance. Autrement dit, l’innovation ne se définit pas simplement par son caractère nouveau – la racine latine novus semble pourtant l’indiquer – mais par un élan positif donné à la croissance (les fameux