Philippe Madec

“Notre culture architecturale doit se rouvrir”

Il est le co-auteur du Manifeste pour une frugalité heureuse avec ses amis l’architecte et chercheur Dominique Gauzin-Müller et l’ingénieur Alain Bornarel (bureau d’études Tribu). L’architecte breton Philippe Madec revient avec nous sur la “frugalité”, un concept qu’il applique depuis longtemps à ses propres projets en recourant aux matériaux, à la ventilation ou à la lumière naturels. Mais aussi en étant attentif à l’environnement dans lequel un bâtiment doit s’inscrire.

Pourriez-vous me donner votre définition de l’architecture frugale ?

Philippe Madec : Frugal vient du latin fructis : le fruit. Ce qui est frugal, c’est la récolte du fruit de la terre. La récolte est heureuse lorsqu’elle ne fait pas de mal à la terre tout en rassasiant celui qui fait la récolte. L’architecture frugale, c’est comment l’architecture, l’aménagement territorial et l’établissement humain récoltent les fruits de la terre en ne la détruisant pas. C’est important car le modèle dominant de conception et de réalisation de l’établissement humain consomme beaucoup de ressources, d’énergie et génère beaucoup de pollution. Nous parlons de “frugalité heureuse et créative” car après deux siècles de gabegie, on a utilisé les ressources sans y faire attention. Or, il faut de la créativité pour sortir de

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